( when i met you in summer ) Lilo

NOM, PRÉNOMS : Kennedy est un nom qui généralement fait ostensiblement son effet quand tu te présentes. Oui, ta famille est de parenté avec celle de l'ancien président assassiné, mais qu'est-ce que ça apporte sinon quelques ragots en plus. Lilo car ta mère a toujours trouvé la consonance de ce nom simple à retenir. Un prénom qui était sensé représenté l'exotisme de ton caractère, une belle blague. ÂGE ET DATE DE NAISS. : tu viens de souffler tes vingt bougies puisque tu es née un sept juillet, un jour ensoleillé contrairement au jour de la naissance de ton frère aîné. NATIONALITÉ ET LIEU DE NAISS. : américaine pure souche, tu as vu le jour dans la grande pomme, à New York et comme beaucoup, tu as cru pouvoir y réaliser ton rêve américain... jusqu'à ce qu'il tourne au cauchemar. ORIGINE, LANGUES PARLÉES : ta mère étant italienne, tu as eu la chance d'apprendre à parler cette langue que tu pratiquais souvent au domicile avec ton frère et ta mère. quant à ton père, il est américain, tu converses donc en anglais avec beaucoup d'aisance. tu as choisi option espagnole au collège, du coup, tu sais le parler également. DANS LES HAMPTONS DEPUIS : quelques jours à peine. tu as fuis New York et tes problèmes. tu espères pouvoir les noyer sous une couche de sable pharaonique même si tu restes sur la défensive. tu as toqué à la porte de ton frère, après toutes ces années. que pouvais-tu faire d'autre ! NIVEAU D'ÉTUDES : si ton frère a suivi les traces de tes parents en fréquentant les bancs de l'université, toi tu as préféré mettre un terme à tes études à l'âge de dix-huit ans. tu as réclamé à tes parents deux années sabbatiques pour te lancer dans la musique mais tu n'as jamais vraiment percé. t'étais pourtant à deux doigts d'y arriver, mais t'as tout fait foirer. BOULOT OU TYPE D'ÉTUDES : du coup, forcément, avec ton niveau collégien, tu ne t'attends pas à trouver un job tout de suite. mais tu as encore l'été entier pour prouver à tes parents qu'ils avaient raison de te faire confiance, sinon, tu reprendras tes études à la rentrée, que tu le veuilles ou non. REVENU MONÉTAIRE : il paraît que l'argent ne fait pas le bonheur mais que ne pas en avoir nous perd. il paraît même qu'être riche, c'est être bien. tout ça, tu t'en moques, toi tu es née avec une cuillère en platine dans la bouche. tu ne comptes ni les dépenses, ni les rentrées. tu te reposes entièrement sur ton héritage et sur ta carte bleue. ($$$$$$$$) ORIENTATION SEXUELLE : la curiosité est un vilain défaut auquel tu ne te soustrait pas. tu es hétérosexuelle. STATUT MATRIMONIAL : tu es célibataire, mais il y a bien quelques garçons qui pourraient te faire craquer, c'est vrai. NB D'ENFANTS : un seul, et c'est toi ! t'es pas suffisamment mature pour y penser et puis, tu ne sais déjà pas comment t'occuper de toi. TRAITS DE CARACTÈRE : tu es pourrie gâtée, c'est clair et tu as tendance à te comporter comme telle. une véritable princesse bourrée d'orgueil et d'assurance. tu aimes ton train de vie et il te le rend bien. mais à te montrer aussi hautaine et innacessible, tu finis toujours par te retrouver toute seule. alors personne ne peut réaliser combien tu es vulnérable et sensible lorsque la nuit tombe. derrière le maquillage, il y a une fille inoffensive et intelligente. GROUPE : southamptons.

tu es gâtée depuis que t'es née, t'es une véritable princesse pour tes parents et tu n'as jamais manqué de quoi que ce soit ; argent, attention et affection. •• tu t'es toujours bien entendue avec ton frère ainée malgré vos trois ans de différence. il a toujours été là pour toi et tu as toujours su lui remonter le moral même si, avec le temps, un fossé a pu se creuser entre vous et si vous vous voyez, certes, moins souvent qu'avant. le fait qu'il quitte le domicile familial t'a profondément touché, tu l'as vécu comme un véritable abandon. •• tu chantes depuis que t'es gamine, t'as toujours aimé ça. tes parents ont toujours trouvé ta voix superbe et il ne t'a pas été particulièrement difficile de les convaincre de te laisser deux ans pour percer dans la musique. •• t'as donc mis de côté l'université après tes études obligatoires, à dix-huit ans. t'as décidé de prendre ta vie en main tout en restant chez tes parents pour t'assurer des lendemains glorieux. •• contrairement aux autres familles de riches, tes parents se sont toujours montrés à l'écoute de tes envies et de tes rêves. les tiens tout comme ceux de Theodore. ils ne vous ont jamais brusqué ni imposé quoi que ce soit. évidemment, tout service en réclame un autre et si tu ne perces pas, tu sais que tu n'auras d'autres choix que de reprendre tes études. •• tu n'as fréquenté que la haute société depuis que t'es gamine, t'as donc appris à déambuler parmi eux tout en te démarquant du lot. puisque les filles faciles, simplettes et égocentriques ont la côte dans ces milieux là, tu l'es devenue dix fois plus que les autres. •• tu as toujours été appréciée pour ta grande gueule, ton tempérament de feu et ta manière de répondre avec cynisme, sur un ton cassant. •• tu t'es toujours conduite en cheffe de meute avec tes amis, toi seul prenais les décisions et, en règle générale, c'était à toi de décider qui portait quoi et qui sortait avec qui. •• oui, tu es l'archétype même de la petite fille riche et orgueilleuse par excellence, mais c'était à l'époque le seul moyen que tu avais trouvé pour qu'on te remarque et qu'on t'apprécie. •• pourtant, tu as toujours été intelligente et pleine de bon sens. tes études en sont le reflet parfait et si tes parents ont accepté de te laisser deux ans, ils regrettent néanmoins que tu n'aies pas voulu poursuivre des études tout de suite. •• l'argent t'est monté à la tête très vite et t'as rapidement fait de tout perdre en prenant une seule mauvaise décision. ces deux dernières années, tu t'es entourée de gens peu fréquentables et t'as plongé sans le vouloir. aujourd'hui, tu te réfugies aux Hamptons et tu espères pouvoir rester cachée suffisamment longtemps pour qu'on t'oublie. •• tu n'as parlé de tes problèmes à personne, tu es une fille solitaire aujourd'hui, plus qu'avant. •• toutes tes copines de lycée ont pris l'option université, en refusant de faire comme elles, tu t'es volontairement exclue du groupe et aujourd'hui, tu n'as plus le même entourage qu'avant. •• t'es une fille volontaire et ambitieuse, tu l'as toujours été. t'es prête à tout pour y arriver et c'est sans doute ce qui a fini par te coûter tes ailes.

T'es qu'une ombre dans le crépuscule.
Rien de plus qu'une ombre.
Quand tu avances, pieds nus sur le sable, tu prends conscience de ta véritable taille.
Petite fourmis dans l'univers, un grain de sable dans un verre.
Tu pousses un long soupire,
t'as l'mascara qui coule sur les joues.
Les talons dans une main, la dignité dans l'autre.
L'écume des jours contre l'épave qui se perd.
Le coeur lourd, le coeur de pierre.
Tu continues ta marche, invisible zombie.
Et puis, tu plantes tes yeux au ciel,
ça te donne l'impression d'exister pour de vrai.
Tu tombes à genoux, t'es pourtant plus très bien,
et tu pleures, tu pleures encore.

Voilà que tu te redresses sur tes jambes, déterminée. T'es pas ici pour t'effondrer mais ici pour te reconstruire. Alors t'avance, pieds nus dans l'sable. Les derniers mois ont été un véritable enfer. Personne ici ne peut te soutenir ni te comprendre. Tu n'en demandes pas tant, tu ne désires qu'une chose... poser tes valises quelque part et te faire toute petite. Ouais, toute petite ! T'effacer de la circulation, t'oublier, disparaître carrément si tu le pouvais. Tu pourrais demander à tes parents de t'envoyer en Suisse. Un pensionnat, c'est bien un pensionnat !? Mais t'as peur. Peur des représailles peut-être mais surtout d'être toute seule. Alors il te reste un espoir. Un faible espoir parce qu'au fond, tu lui en veux toujours. Mais il est là, il était toujours là. Tu sais qu'il répondra, tu sais qu'il t'accueillera. Tes pieds t'entraînent dans une course folle. Diabolique mon ange, t'as goûté malgré toi aux vices et aux ténèbres. Tu en paieras le prix quoi qu'il advienne. Et dans ton esprit, ses paroles suspendues dans les airs ( On se retrouvera ma biche. ). Tu frissonnes, l'air est pourtant sec. Son regard posé sur toi, ses mains qui courent sur ta peau. Tu te souviens de tout mais t'aimerais mieux oublier. La nuit est aujourd'hui plus longue que le jour et la lune t'observe, ricane en secret. Tu voudrais fuir... en silence tu espères qu'un été dans les Hamptons parviendra à effacer ton visage de sa mémoire. Idéaliste, irréaliste espoir. Tu arrives face à la demeure. Tu jettes un coup d'oeil à ton téléphone portable qui t'indique avec certitude que l'adresse que tes vieux t'ont donné est bien coordonnées au petit point verre, qui te caractérise, sur l'écran de la map. Tu pousses un long soupire, t'essuies le maquillage qui coule le long de tes joues et tu prends ton courage à deux mains. Un an, deux ans, trois ans ? Tu ne comptes plus le temps qui vous sépare. Mais le sang continue de couler dans vos veines, au même rythme. La famille ne se dissout jamais, même si la distance parvient parfois à l'éloigner. Tu veux croire en lui, en vous. Tu sais qu'il sera là, alors tu lèves le poing face à la porte. Un dernier coup d'oeil alentour, tu es seule. La paranoïa est ta seule et dernière amie. Tu pousses un nouveau soupire et tu frappes... une fois, deux fois, puis trois ! Et la porte s'ouvre. Il pose ses yeux dans les tiens, tu esquisses un léger sourire. ( Bonsoir Theo. Les parents m'ont dit que je trouverai ici... )

( ... )

Le jour et le soleil se lèvent. Les rayons traversent les persiennes et tes yeux s'ouvrent. Le confort du lit dans lequel tu es allongée t'empêche de t'étirer. A grands coups d'efforts, tu te tire du matelas en grognant et poses tes pieds sur le sol. L'air est frais, l'air est chaud. A l'étage inférieur, il y a du mouvement, du bruit. Infime partition de musique qui raisonne à tes oreilles comme un léger souvenir. Ton frère, sa maison, les Hamptons... les souvenirs te reviennent d'une adolescence tranquille et légère. Et puis, son visage à nouveau qui s'immisce dans ton esprit et qui t'effraie. T'as le ventre qui se serre, les muscles qui se crispent. Et encore cette phrase qui te surplombe comme une épée. ( On se retrouvera ma biche. ) Tu secoues ton visage, caresses tes cheveux et te redresses. Habillée d'un par-dessus trop grand qui couvre tes sous-vêtements, tu glisses ta carcasse jusqu'à la salle à manger où tu retrouves l'étiole de ton passé, les vestiges de ta famille. ( Bonjour Théodore. ) mais tu ne diras rien de plus ce matin-là. Tu te contenteras de glisser quelques réponses légères sans pour autant entrer dans les détails. Vacances, repos sont tes maîtres mots et tu te refuses à la vérité. Ton frère marche sur des oeufs et tu fais de même. Quelques fois vos regards se croisent et ça te brise le coeur de ne plus le connaître aussi bien qu'avant. Alors tu quittes la maison, tu n'enfiles rien de plus, tu attaches juste tes cheveux. Et tu cours, tu cours... Petite princesse déchue, tu cherches dans l'horizon la force de remonter sur ton trône sans pour autant vouloir affronter les conséquences de ces derniers mois.

L'enfer est à ta porte, il toque.
Tu n'oses pas ouvrir mais la curiosité te pousse à observer.
A travers le judas, c'est son visage que tu remarques.
Incestueux désire, infeste envie.
Tu grimaces, tu recules, tu t'éloignes.
La porte est close mais il toque encore.
Tu comprends à la regarder qu'il ne s'arrêtera jamais.
L'enfer est à ta porte, princesse.
Ton château va brûler ton prince ne viendra plus.