getting high and getting wrecked.

tu soupirais. de tristesse, de lassitude, de fatigue. tu te détestais pour ce que tu avais fait. mais tu le devais. ta famille et toi-même aviez besoin de ces billets que tu amassais à la force de ton poignet -littéralement, de ton poignet. tu venais d'en finir pour la troisième fois avec cette créature que tu ne connaissais absolument pas, mais que tu avais rencontré dans ce bar branché des hamptons il y a quelques heures de cela. pour elle, tu t'appelais mike. pourquoi ce prénom? car il faisait plombier cochon, ce à quoi tu aspirais ce soir-là. tu la regardais, écœuré, elle qui dormait à tes cotés. tu n'avais pas fermé l'oeil, attendant qu'elle se mette à ronfler. tu connaissais les femmes, tu les manipulais sans faire beaucoup d'efforts. il fallait y mettre du coeur, trouver celle à la bague en or, donner de sa personne une fois sous les draps, et attendre qu'elle s'endorme pour amasser le pactole. celle-ci, quelque soit son prénom, semblait bourrée de pognon. tu ne rentrerais pas les mains vides, pas cette fois. prenant tes habits en boule au pied du lit, tu te dirigeais dans le salon, là où vous aviez laissé les vestes. tu te remettais tes dessous et t'allumais une cigarette, histoire d'optimiser tes recherches. ton esprit était bien plus alerte la clope au bec. t'étais là, torse-nue et jeans, à fouiller avec minutie les poches de cette amie assoupie. son porte-monnaie était rempli. tu souriais, presque rigolais. envolés les trois cent dollars qu'il contenait: tout ceci finissait dans l'élastique de caleçon. mais tu n'en avais pas fini de la plumer. la montre qu'elle avait déposé, cette chaîne en or qu'elle avait laissé traîner surement après s'être douchée, les quelques grosses liasses de billets qu'elle avait posé dans son coffre-fort mal fermé; tout ceci t'appartenait désormais. écrasant ta clope sur son canapé en cuir, pour bien marqué la soirée, tu prenais chaussures et vestes et tu t'éclipsais pour ne jamais réapparaître. pigeonne. tu fermais la porte derrière toi, doucement mais surement, et repartais dans la nuit pour rentrer dans ton quartier. ce soir, tu avais coûté presque mille dollars à cette demoiselle en détresse.
tu savais que c'était risqué, mais il fallait dire que cela te rapportait assez pour subvenir aux besoins de ta famille et de carmilla pour les quelques mois à venir. c'était un pari risqué mais qui jusque là avait toujours marché.